Les analogons
Pour créer et raconter des Mondes
« Je fais ce que je peux pour rendre ce que j’éprouve devant la nature. Le plus souvent, pour arriver à rendre ce que je ressens, j’en oublie totalement les règles les plus élémentaires de la peinture, s’il en existe toutefois.
Bref, je laisse apparaître bien des fautes pour fixer mes sensations » Claude Monet (1912)
Analogons. Aux portes du sombre. Cerbère (extrait). Galerie Art Plus 2023.
Une photo est, très souvent, associée à un réel immédiat, quasi palpable, à une forme de "factivité" selon Benovsky. Pour autant elle peut également représenter une partie d'un réel qui nous a échappé ou qui ne nous apparait pas d'évidence, même dans la nature.
L'image finalisée qui dit autre chose d’une réalité visible photographiée dans mon quotidien, c’est ce que j'appelle un analogon ©.
La figuration comme finalité
Selon Diane Arbus, "Une chose n’est pas vue parce qu’elle est visible. Elle est visible parce qu’elle est vue", On peut choisir de transformer le réel initial en jouant sur les axes, les géométries, les symétries et les récurrences. Très souvent, cette démarche relève d'une volonté/finalité de chercher des représentations, des illusions ; jusqu'à la rassurante paréidolie qui permet d'associer des formes incompréhensives (parfois angoissantes pour les "regardeurs") à des formes connues souvent humaines ou animales. Dans cette approche figurative, Jordi constitue un exemple majeur avec ses puissantes investigations dans le champ de la photographie plasticienne : http://www.jjordi.com/photograhie-jordi-photographe-plasticien.html.
En toute proximité de mon approche initiale des balles de foin enrubannées, les travaux de Bernard Langenstein (https://www.facebook.com/profile.php?id=100067572725558) ou des Pierre-Mary Armand (https://www.facebook.com/pierremary.armand) éclairent de somptueuses ombres et lumières, des riches couleurs et des noirs profonds d'une poésie absolue.
L'abstraction comme langage
Le cadre proposé par le Manifeste du Mouvement Transfiguring m'a aidé à lâcher prise dans mon approche photographique (voir citation en bas de page et https://www.transfiguring.net/fr/ )
Un analogon © ne représente pour moi qu'un élément d'une analogie. Avec mes analogons, je cherche à représenter différentes manières de jouer avec la nature et les sujets qu'elle me/nous donne à voir : matières qui la fondent ou objets issus de la présence humaine. Les points de départ et d'arrivée sont les mêmes : des conditions de lumière ou de météo anticipées pour d'ultérieures métamorphoses.
L'analogon, c'est à la fois une intention plus ou moins affirmée au moment de la prise de vue, une méthode pour le créer (post-traitement, assemblage numérique et/ou collage) et, enfin, un espace d'invention pour aboutir à un résultat finalisé. Au-delà d'une simple recherche de forme ou de figuration que je laisse à celles et ceux qui le regarde, je cherche à le mettre au service d'un projet qui le dépasse ; pour nous emmener ailleurs vers d'autres poésies, d'autres émotions et ainsi visiter d'autres Mondes. Parfois c'est le titrage qui oriente l'abstraction initiale vers une suggestion figurative.
"Aux portes du sombre" m'a permis de faire découvrir mes premiers analogons à la Galerie Art Plus d'Ambronay (01) en février 2023 ; bien d'autres ont suivi et ce n'est pas terminé Cf. https://www.maxmasse.com/expositions-rencontres
Récompense Art certificate Abstract Art 2024 : https://issuu.com/news4net/docs/magazine-art-94525
Analogon humain
Avec ce dernier, on entre dans un monde singulier. On peut se perdre à chercher un bras ou un ventre quand il s'agit en réalité d'un cou. Le rosé de la peau ne fait pas longtemps évidence quand le noir et blanc annihile tout repère. On entre dans une autre méthode que je teste en cet été 2023. Avec le corps humain, la symétrie semble la règle globale deux bras, deux jambes, deux fesses... l'analogon qui les mélange, les imbrique, les dissous devient vite pour certain une anomalie, une monstruosité chargées d'une violence sous-jacente. On peut se référer à Freux et son "inquiétante étrangeté" ou aux chercheurs en robotique et leur "vallée de l'étrange". L'analogon humain interpelle et m'interpelle.
Rassemblances
Depuis 6 mois, je me suis engagé dans une nouvelle démarche où mes analogons se sont démultipliés, assemblés et collés sous une forme de présentation spontanée que j'ai gardée : le carton mousse noir 50x70 de 3mm et le format 40x40 pour les collages (15x15, 15x20, 16x9).
L'analogon est le terme général que je donne maintenant à la fois à ma méthode et à son résultat. En photographie "unique" on peut dire que ça fonctionne comme pour les analogons ci-dessus. Mais pour mon approche actuelle, le terme ne me semble pas approprié. Il n'exprime pas ma nouvelle intention. Mon principe de fonctionnement créatif est de type inductif : faire, en faisant me faire et en ayant fait me comprendre. C'est donc assez logique que ces questionnements émergent maintenant. Je cherche à mettre en tension, en dialogue, en paradoxe, le réel photographié, l'imaginaire proposé et les émotions vécues. L'imaginaire proposé joue sur les formes, les couleurs, les abstractions, les figurations/représentations réelles ou fictives. Exemples ci-dessous (extraits de planche)
N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez découvrir de plus près ce travail.